Lettre de [nom inconu] la femme de Marc, Bayonne, à Mme de Laboularderie, Louisbourg
Dublin Core
Titre
Lettre de [nom inconu] la femme de Marc, Bayonne, à Mme de Laboularderie, Louisbourg
Créateur
Inconnu (?)
Contributeur
Lafuente, Annabelle (transcription); Talec, Jean-Phillippe (transcription); Videgain, Charles (transcription)
Éditeur
CNRS IKER (UMR 5478)
Date
23/03/1757
Type
manuscrit
Format
PDF
Étendue de la ressource, taille, durée
2 fichiers (fac-similé 1375 Ko, transcription 81 Ko) ; le texte contient 633 mots.
Support
papier
Langue
français
Source
Documents reconstitués à partir de photographies au format 'jpeg' prises dans le fonds HCA.
Sujet
famille
correspondance
Description
La femme de Marc écrit depuis Bayonne à Mme de Laboularderie à Louisbourg pour lui demander de l'aide, évoquant sa détresse et les difficultés rencontrées avec son mari après leur déménagement obligatoire à Bayonne.
Résumé
Elle décrit une vie marquée par les infidélités de son mari qui a dilapidé leurs ressources financières et l'a laissée avec peu de moyens pour subvenir aux besoins de leurs enfants. La femme de Marc exprime le désir de retourner à Louisbourg pour y trouver du travail et élever ses enfants loin de l'influence néfaste de son époux. Elle sollicite l'intervention de Mme de Laboularderie auprès des autorités pour obtenir la permission de retourner à Louisbourg, montrant une grande confiance en la charité et le soutien de cette dernière.
Couverture spatiale
Louisbourg
Bayonne
Couverture temporelle
18e siècle
Droits
Domaine public
Droit d'accès
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude aux Archives nationales du Royaume-Uni, Kew à Londres (TNA) pour l'utilisation des copies numériques du fonds Prize Papers.
Licence
Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales [CC] [BY] [NC] [SA]
Est une partie de
Documentation conservée à Archives de la High Court of Admiralty and colonial Vice-Admiralty courts (Londres)
Référence
Talec Jean-Philippe et Videgain Charles (eds.), Mémoires, lettres et papiers du Dauphin : Bayonne, Louisbourg, Londres – 1757, La Crèche, La Geste éditions (coll. « Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine »), 2024, 606 p.
Provenance
TNA, HCA 32/180/7
Texte Item Type Metadata
Texte
78
A Madame, madame de Laboularderie, dans sa maison prez du cartier du Roy à Louisbourg
Madame,
La charité dont vous usez envers les pauvres me fait avoir recours a vous avec confiance pour vous faire le détail de la triste et languissante vie que je même dans ce pays & sy je prends la liberté de vous importuner du suivy. Ce n’est que dans l’espérance que j’ay que vous voudrez bien y avoir égard. Vous aviez sçu madame que peu de temps après le départ de mon mary pour icy, messieurs les gouverneurs et intendans m’avaient obligé de décampés de chez vous pour le suivre dans ce pays et comme j’étais dans l’idée qu’il s’en était venu icy au derrière dudit fille, native de Bayonne, j’avais quitté avec un extrême regret & par force, Louisbourg, afin d’exécutés les ordres quy m’avaient été donnés par lesdits sieurs. J’arrivay donc icy, Dieu grâce, croyant de goûter auprez de mon époux cette paix & tranquillité requise dans le sacrement de mariage, mais je me trompay fort. Il commença de faire un voyage à Bordeaux avec ledit fille, ou il a resté tant qu’il luy a pleu à dépencer le peu d’argent qu’il luy restait & quand cela à chaumé, il sen es venu au prez de moy par figure seulement n’y ayant resté que trez peu de jours & pendant lesquels il a trouvé le secret de m’attraper se peu d’argent que j’avais pour mon entretien & celuy de mes pauvres enfants & à recommancé d’autres voyages avec la susdite fille & enfin madame, sy je vous détaillois toutes les misères & chagrins que cet homme m’a donné, une main de papier ne suffirait pas. Je vous diray seulement que je suis dans la plus triste scituation & le plus pressant besoin tant pour moy que pour mes chers enfans. Je pense madame que cest assez vous en dire pour vous faire comprendre l’excès de ma misère & comme je sçay que votre charité, Je tends principalement sur les pauvres affligez. J’ay lieu d’espérer que vous voudrez bien me pretter vos bons offices pour moy aû prez desdits sieurs gouverneur & intendant & les prier qu’il me soit permis de m’en retourner à Louisbourg, sans mon mary, veu que je ne sçay ou il est, n’en ayant aucune sorte de nouvelle. Afin de tacher de me gagner mon entretien & celuy de mes enfans, car icy je ne puis pas trouver de quoy le gagner quoi que j’aye bonne envie de travailler. Je suis donc dans l’espérance madame que vous voudrez bien commedit prier pour moy au prez de ces messieurs afin qu’ils me permettent de retourner comme dit est à Louisbourg & après que vous l’aurez obtenu, ayez la charité s’il vous plaît de me le faire sçavoir par quelque voye sure veu que je ne bougeray n’y n’oserois bouger d’icy que par un préalable je n’en sois imbue de votre part ou de tout autre qu’il vous plaira commettre pour cela. J’attendray donc madame avec impatience cette charité de votre part. Sy j’ay le bonheur de me revoir avec mes chers enfans à Louisbourg, je ne manqueray de venir vous remercier de toutes les bontés que vous avez eu pour moy. En attendant permettez que je reste avec respect, Madame, Votre très humble & très obéissante servante.
La femme de Marc
[P.-S.] Mon adresse est dans la maison de Mr. Lesseps à côté de la monoye Bayonne le 23e mars 1757. Sy vous ne pouvez pas obtenir que je puisse retourner chez vous, faites moy la grace de m’envoyer l’extrait du baptistaire de mes enfants.
A Madame, madame de Laboularderie, dans sa maison prez du cartier du Roy à Louisbourg
Madame,
La charité dont vous usez envers les pauvres me fait avoir recours a vous avec confiance pour vous faire le détail de la triste et languissante vie que je même dans ce pays & sy je prends la liberté de vous importuner du suivy. Ce n’est que dans l’espérance que j’ay que vous voudrez bien y avoir égard. Vous aviez sçu madame que peu de temps après le départ de mon mary pour icy, messieurs les gouverneurs et intendans m’avaient obligé de décampés de chez vous pour le suivre dans ce pays et comme j’étais dans l’idée qu’il s’en était venu icy au derrière dudit fille, native de Bayonne, j’avais quitté avec un extrême regret & par force, Louisbourg, afin d’exécutés les ordres quy m’avaient été donnés par lesdits sieurs. J’arrivay donc icy, Dieu grâce, croyant de goûter auprez de mon époux cette paix & tranquillité requise dans le sacrement de mariage, mais je me trompay fort. Il commença de faire un voyage à Bordeaux avec ledit fille, ou il a resté tant qu’il luy a pleu à dépencer le peu d’argent qu’il luy restait & quand cela à chaumé, il sen es venu au prez de moy par figure seulement n’y ayant resté que trez peu de jours & pendant lesquels il a trouvé le secret de m’attraper se peu d’argent que j’avais pour mon entretien & celuy de mes pauvres enfants & à recommancé d’autres voyages avec la susdite fille & enfin madame, sy je vous détaillois toutes les misères & chagrins que cet homme m’a donné, une main de papier ne suffirait pas. Je vous diray seulement que je suis dans la plus triste scituation & le plus pressant besoin tant pour moy que pour mes chers enfans. Je pense madame que cest assez vous en dire pour vous faire comprendre l’excès de ma misère & comme je sçay que votre charité, Je tends principalement sur les pauvres affligez. J’ay lieu d’espérer que vous voudrez bien me pretter vos bons offices pour moy aû prez desdits sieurs gouverneur & intendant & les prier qu’il me soit permis de m’en retourner à Louisbourg, sans mon mary, veu que je ne sçay ou il est, n’en ayant aucune sorte de nouvelle. Afin de tacher de me gagner mon entretien & celuy de mes enfans, car icy je ne puis pas trouver de quoy le gagner quoi que j’aye bonne envie de travailler. Je suis donc dans l’espérance madame que vous voudrez bien commedit prier pour moy au prez de ces messieurs afin qu’ils me permettent de retourner comme dit est à Louisbourg & après que vous l’aurez obtenu, ayez la charité s’il vous plaît de me le faire sçavoir par quelque voye sure veu que je ne bougeray n’y n’oserois bouger d’icy que par un préalable je n’en sois imbue de votre part ou de tout autre qu’il vous plaira commettre pour cela. J’attendray donc madame avec impatience cette charité de votre part. Sy j’ay le bonheur de me revoir avec mes chers enfans à Louisbourg, je ne manqueray de venir vous remercier de toutes les bontés que vous avez eu pour moy. En attendant permettez que je reste avec respect, Madame, Votre très humble & très obéissante servante.
La femme de Marc
[P.-S.] Mon adresse est dans la maison de Mr. Lesseps à côté de la monoye Bayonne le 23e mars 1757. Sy vous ne pouvez pas obtenir que je puisse retourner chez vous, faites moy la grace de m’envoyer l’extrait du baptistaire de mes enfants.
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Inconnu (?), “Lettre de [nom inconu] la femme de Marc, Bayonne, à Mme de Laboularderie, Louisbourg,” Entrepôt de données ANPERSANA, consulté le 25 novembre 2024, https://anpersana.univ-pau.fr/items/show/459.